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Tout est prêt pour le lancement !
J'ai l'accord des familles, l'accord de la hiérarchie, mon notebook en fond de classe relié à internet en CPL, la charte Twitter et les élèves sont prêts (du moins je l'espère) à affronter le vaste monde de Twitter. J'ai créé le compte de classe : @CP_Sanguèze.
Premières séances de lancement
Je leur présente notre page d'accueil Twitter, toute vide. Mission : nous présenter afin de dire aux autres #Twittclasses qui nous sommes.
Je leur projette la page d'accueil de quelques Twittclasses afin qu'ils aient des exemples de ce qui se fait. Les présentations sont d'ailleurs assez hétéroclites : certaines classes ne se présentent pas du tout, d'autres sont assez exhaustives... Mes élèves choisissent de dire que nous sommes un CP et de compter les filles et les garçons. Je passe sur les erreurs de calculs du genre "nous sommes 11 garçons et 12 filles. Il y a 25 élèves dans la classe !"
Nous nous mettons d'accord à l'oral sur le texte. Une fois le message validé par toute la classe, je leur demande de sortir leur bloc-note et d'écrire le texte sous ma dictée. Le but c'est de les faire écrire !!!
Deux séance d'orthographe négociée, en prenant pour support la production d'une élève, nous permettront de venir à bout de notre présentation.
Le premier message
Re-belote pour la publication de notre premier message :
Et là... Catastrophe !!! Notre message fait plus de 140 caractères car nous avions oublié le hashtag #Twittclasse !!! Bien sûr, ils s'en sont rendus compte après avoir commencé à utiliser la grille de Tweet. (J'ai emprunté la grille de Jean-Roch Masson que vous pouvez trouver ici.) Retour sur le message, suppression de quelques mots... Ouf, 139 caractères ! Fierté immense de la classe ! Et satisfaction totale de l'enseignant qui voit que son projet a obtenu l'adhésion et l'investissement des élèves.
Organisation de Twitter en classe
Un mois depuis notre premier tweet et la classe a déjà pris une sorte de rythme de croisière.
Dès le début de mon projet, j'avais choisi de ne jamais laisser les élèves en direct sur Twitter. Je n'ai pas voulu de compte restreint, et différer les visites sur Twitter est la conséquence de ce choix. Surtout que les publications extérieures fleurissent sur la page d'accueil. Donc je prépare en amont les pages que nous allons consulter, et ils ne publient pas directement. Nous le faisons parfois, mais quand nous souhaitons envoyer un message de classe. Dans ce cas, j'utilise le vidéo-projecteur. La règle est qu'il est interdit de "tweeter" sans ma validation.
Alors ça se passe comment ?
1- L'élève qui veut envoyer un tweet prépare tout d'abord son message sur son bloc-note. (Le bloc-note est un bloc sténo qui ne sert qu'à écrire, où l'élève a le droit d'écrire comme il le souhaite, avec le droit à l'erreur. Ils s'en servent quasiment tous les jours pour une multitude de raisons.) Je leur ai présenté 3 hashtags, qui restent au tableau : #aujourdhui, #dansmaclasse et #dansmonécole. Cela leur sert de base d'écriture.
2- J'aide l'élève à corriger son message : ou en lui indiquant les ressources où il trouvera les indices pour rectifier son message, ou en corrigeant directement. Je module en fonction de l'élève.
3- L'élève recopie son tweet sur la grille de Tweet et me le soumet à vérification.
4- Vient ensuite la phase de saisie. Pour cela, grâce aux précieuses informations du blog de François Lamoureux, j'ai créé un compte Evernote pour la classe, avec une note "à vérifier" dans le dossier Twitter. Au fond de la classe, mon ancien notebook, allumé dès le matin, les attend. Ils savent déjà comment lancer Evernote et ouvrir la note. Ils sont totalement autonomes et, en cas de difficulté, les élèves s'entraident. J'en ai profité pour ajouter le métier de "responsable des ordinateurs" aux métiers de la classe.
J'ai partagé cette note avec mon compte, ce qui me permet de vérifier leurs saisies à n'importe quel moment depuis mon pc à la maison, mon smartphone dans la salle d'attente du dentiste, ou sur ma tablette.
5- Après vérification, si il n'y a pas besoin de photo, je copie-colle leur tweet dans Twitter. Je valide sur leur fiche de Tweet et je la pose sur leur table pour qu'ils sachent que leur message est en ligne. Si il y a besoin d'une photo, l'élève emprunte ma tablette pour faire ses clichés avant que je tweete son message. Toutes les fiches de tweet sont conservés dans une classeur à côté du notebook. L'année prochaine j'aménagerai cet endroit pour en faire un véritable coin "Twitter".
Et ?
Mon objectif était de leur donner une occasion d'écrire et ils écrivent ! Même beaucoup pour certains.
Ils s'investissent énormément dans la rédaction de leurs messages. Je corrige très peu leurs productions. Savoir qu'ils vont être lus par des élèves d'autres classes, par d'autres personnes, les poussent à produire un message le plus correct possible. Je les vois chercher dans leurs cahiers, consulter les affichages aux murs... Certains m'ont demandé à sortir les dictionnaires...
L'autre intérêt est qu'ils écrivent sans moi. Pas besoin de faire une séance d'expression écrite pour Twitter. Ils produisent leurs messages lors du temps d'accueil du matin, quand ils sont en avance dans une activité, à la maison... Certains ont même emmené leur bloc-notes en récréation ! Ils écrivent donc plus que ce que j'aurais pu planifier dans l'emploi du temps.
Certes, cela n'est pas vrai pour tous mes élèves. Certains n'ont encore produit aucun tweet. Je vais voir avec eux ce qui les freine.
Conclusion provisoire
Lancez-vous ! L'investissement est minime par rapport aux bénéfices ! (dans notre société d'argent, la petite parabole économique sonnait bien). Twitter est un formidable outil. Tout à fait adapté à un usage en CP. La brièveté des tweets rassure les élèves les plus timides, leur donne confiance en eux. Ils vont écrire, lire, prendre des photos, utiliser un ordinateur ou une tablette... Et j'ai proposé un usage basique de Twitter. J'ai de nombreuses idées pour l'année prochaine. Cela devrait multiplier les compétences mises en jeu. En plus, les enseignants qui pratiquent vous encouragent, partagent... A bientôt donc !
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La galère d'arriver à l'école et se rendre compte que l'on a oublié ses fiches à la maison, que la clef usb est restée dans le PC...
Alors comment ne rien perdre ? Comment retrouver facilement ses documents ?
Je fonctionne avec un PC à la maison, une tablette en classe, le PC de mon bureau de direction et mon smartphone. Plus, une clef usb.
Allway Sync
Sur mon PC, j'ai installé Allway Sync. Ce petit programme permet d'effectuer automatiquement des tâches de synchronisation. (On peut aussi définir des tâches manuelles). J'ai donc programmé une tâche pour que, dès que j'insère ma clef usb d'école, Allway Sync la synchronise avec mon emplacement OneDrive. Allway Sync distingue vos différentes clefs usb (il y a une option à cocher) donc aucun risque de vous retrouver avec tous les mp3 d'une autre clef sur votre clef d'école.
Le programme tourne en tâche de fond et synchronise tous vos travaux automatiquement au fur et à mesure de vos modifications.
C'est un logiciel gratuit dont la seule contrainte est une limite de volume de données synchronisées sur une période. La première fois que vous allez le lancer, vous allez sûrement atteindre cette limite. Pas de souci, au bout de quelques jours, les messages d'alerte disparaissent. Personnellement, mis à part la première synchro, je n'ai plus jamais atteint la limite, même avec l'ajout de photos, ou pdf volumineux.
Du coup, même si j'ai oublié ma clef, je retrouve tout sur mon dossier OneDrive à l'école, sur ma tablette, sur mon smartphone.
Mon cahier journal
Pour mon cahier journal, je travaille avec l'excellent outil d'Alan Crevon :
http://moncahierjournal.com/ (@CahierJournal).
Depuis que je l'utilise, je gagne énormément de temps de préparation. Il suffit de préparer ses cours en amont, de les répartir dans votre emploi du temps et vous vous retrouvez avec un emploi du temps pré-rempli pour la période. Il reste juste à modifier le détails des séances.
En plus Alan est plutôt dispo et répond rapidement à vos questions, à vos suggestions.
Généralement, je me sers de ma tablette pour suivre mon cahier journal en classe. Parfois je l'imprime.
Depuis que j'ai lu le blog de François, j'exporte directement les pdf de mon cahier journal vers un carnet Evernote avec Web Clipper. J'ai mis un raccourci vers ce carnet sur l'ordinateur de la classe, ainsi, en cas d'absence, le remplaçant a tous les renseignements.
Je deviens donc un enseignant 0 papier !!!
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Dimanche, Jean Roch Masson, a twitté un lien vers un article sur la gestion de classe.
Je passe sur le fait que @jyaire cherche des articles pour le boulot le dimanche au lieu de se reposer, qui plus est un week-end de Pentecôte... Il a dû se croire lundi et a voulu faire son jour de solidarité ! Et moi je n'ai rien trouvé de mieux que passer mon lundi à lire le long article très intéressant de Stéphane Côté. Ma journée de solidarité est faite aussi du coup ?
Bref.
Cette année j'ai un CP assez musclé : 25 loustics dont la moitié avec un net penchant au bruit et avec des comportements quelque peu étranges, dont 1 qui a un besoin quasi-permanent de la présence d'un adulte... Première année que j'avais une classe de CP aussi agitée. Mon matériel de classe construit de mes petites mains en a pris un coup.
Donc, un article sur la gestion de classe : je fonce.
Je pratique déjà certains points proposés par Stéphane Côté : s'approcher des élèves agités, jouer du regard, prendre le temps de bien accueillir les élèves le matin, l'humour... Mais se servir de la porte comme lieu d'échange individuel avec un élève, je n'y avais pas pensé. Généralement, quand je repère un comportement perturbant, j'adresse tout d'abord une remarque posée à l'élève lui demandant de se concentrer à nouveau sur son travail, la seconde fois ma remarque évoque une possible sanction, et à la troisième j'ai recours à mon échelle du comportement.
Cela fonctionne pour certains élèves, les plus "sages" en fait. Mais pour les plus agités, cette forme d'intervention ne suffit pas à les responsabiliser. Qui plus est, les plus malins ont vite repéré que ce sont souvent les mêmes qui se font reprendre et ne se privent pas pour les rendre responsables de leurs propres bavardages.
J'ai donc décidé de tester dès ce matin la technique de la porte individuelle.
L'occasion s'est très rapidement présentée. Un élève s'est mis à discuter à haute voix alors que le responsable de la cantine faisait l'appel. Hop ! Je l'invite à aller dans le couloir. L'appel de la cantine continue, j'ai donc le temps d'une petite discussion. J'ai fonctionné par question : "Qu'est-ce qui se passe ?", "Que penses-tu de ton comportement ?", "Que dois-tu faire à présent ?", "Pourquoi ?". Tout cela en chuchotant, avec une jambe et un bras dans la classe. J'ai terminé par une phrase positive : "Maintenant que tu sais ce que tu as à faire, vas-y. Je sais que tu en es capable."
L'élève est retourné à sa place et a respecté la règle de silence pendant un bon moment.
Bon... C'est plus fort que lui... Il est tellement spontané que lever le doigt pour demander la parole, il n'y pense qu'une fois sur 10. Donc, séance de lecture, et prises de parole intempestives... Retour dans le couloir. Je lui demande de me rappeler ce que nous avons dit auparavant dans le couloir. Je lui rappelle la règle et lui ré-explique le pourquoi de cette règle : j'ai besoin d'interroger certains élèves afin de savoir où ils en sont en lecture. Parfois ça sera son tour, mais pas tout le temps. Retour en classe plus apaisé.
Le reste de la journée, quand il commençait à s'agiter, j'attendais que nos regards se croisent puis jetais un coup d'oeil vers le couloir et cela a suffit à le contenir.
En tout, aujourd'hui, j'ai discuté avec 6 élèves différents dans le couloir. Un pour qui je devais expliquer un nouveau fonctionnement le concernant, et les 5 autres pour des non-respects des règles de vie de classe. J'en ai sanctionné deux autres, sans passage par la case couloir, car je venais de demander le silence et qu'ils n'en ont pas du tout tenu compte. On était dans l'après-midi et la patience s'émousse.
Je continue demain évidemment. En formalisant cette modification de gestion de la classe car un élève s'est moqué d'un de ses camarades qui était venu discuter dans le couloir.
En tous cas, je suis très satisfait de cette première mise en pratique. La classe a été beaucoup plus apaisée que les semaines précédentes (les ponts de mai sont redoutables pour l'attention des élèves !!!). Ce matin je me préparais à une journée galère, bruyante, agressante, ... Et bien non. Il y a eu des moments plus compliqués que d'autres, mais dans l'ensemble, c'était plutôt une bonne journée.
Il va falloir que je créée des moments de rencontres individuelles dans mon emploi du temps car certains élèves ont des aides individuelles et je n'ai pas de temps pour faire le point avec eux hors la classe. A voir en institutionnalisant des rencontres individuelles, où j'aurais un entretien avec tous les élèves chacun leur tour... La réflexion est en route...
Suite de l'expérimentation sous peu...
Bonne soirée.
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Avant de lancer les élèves sur la vaste toile d'araignée mondiale, mieux vaut les y préparer.
Je me suis servi de Vinz et Lou pour ce faire. J'ai commandé le CD des dessins animés avec le kit pédagogique qui va bien.
J'avais fait ma sélection pour insister surtout sur le fait que sur Internet, on ne sait jamais trop à qui l'on parle et qu'il vaut mieux être prudent. Nous y avons consacré deux séances de 45 minutes selon le format suivant :
- 1 dessin animé Vinz et Lou
- échanges sur ce qu'ils en ont compris et ce qu'il faut en retenir
- re-visionnage avec mes commentaires
J'ai aussi ajouté la comparaison avec le fait de se promener dans une grande ville (j'ai pris Nantes comme exemple, allez savoir pourquoi).
Ce que j'aime bien avec les CP, c'est que leurs émotions se lisent sur leur visage. Quand j'ai suggéré que leurs parents les laissent se débrouiller seuls dans Nantes, il y a eu comme un vent de panique dans la classe. Et ils ont tout de suite davantage intégré les dangers d'être seul sur la toile.
A la suite de ces deux séances, une troisième a permis de récapituler tout ce qui avait été dit et de rédiger notre charte Twitter. C'était la condition sine qua non : pas de charte, pas de Twittclasse.
La voici :
Télécharger « Charte Twitter.pdf »
J'ai voulu la charte très simple afin qu'ils puissent se l'approprier aisément.
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Après avoir lu des articles de Jean-Roch Masson (là et là) et d'Alexandre Acou sur les #twitclasses, je me suis dit que c'était l'un des supports que je cherchais pour que mes élèves apprennent à lire en écrivant dans une démarche authentique.
Lecture d'un petit guide pour bien démarrer...
Et c'est parti pour le remue-méninge :
Je craignais des réticences de parents mais je n'ai eu qu'une famille qui s'est montrée réservée, estimant qu'il était trop tôt pour des élèves de CP de se trouver confrontés au World Wild Web. Après échange, il a été convenu que leur enfant pourrait participer mais ne devrait pas se retrouver connecté à Internet en direct. Ne l'envisageant pas, cela ne m'a pas posé de souci.
Télécharger « courrier_parents.docx »
Du côté de la hiérarchie, une certaine frilosité avec une invitation à s'orienter vers BabyTwit. Cela ne m'a pas intéressé car je perdais l'intérêt de l'ouverture à toutes les #twitclasses et à tous les projets sur Twitter déjà mis en place. Du coup, après concertation avec mon Matice, je persiste dans l'aventure Twitter....
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